Anton Webern / Alban Berg / Olivier Knussen / Henri Dutilleux

Six pièces pour grand orchestre / Altenberg Lieder...

Anton Webern / Alban Berg / Oliver Knussen / Henri Dutilleux

Archive 2005
Musique

Anton Webern
Six pièces pour grand orchestre, opus 6 (1910, révision 1928)
Alban Berg
Altenberg Lieder, opus 4, (1912)
Oliver Knussen
Symphonie n° 3, opus 18 (1973-1979)
Henri Dutilleux
Correspondances (2003-2004)
Christine Schäfer, soprano (Altenberg Lieder)
Barbara Hannigan, soprano ( Correspondances)
Orchestre de l’Opéra national de Paris
Direction, Oliver Knussen
Avec le concours de Pro Helvetia, fondation suisse pour la culture et de la Sacem

C’est à un concert placé sous le signe des correspondances et de la poésie que nous invitent l’Orchestre de l’Opéra et la soprano Christine Schäfer, dirigés par le compositeur et chef d’orchestre Oliver Knussen. Poésie sans paroles des Six Pièces pour orchestre op. 6 de Webern, œuvre de musique certes « pure », mais extraordinairement expressive, qui explore, au moyen de textures sonores vibratiles, un temps discontinu, dilaté. Poésie véritablement lyrique des Altenberg Lieder, œuvre charnière d’un Alban Berg encore pétri de post-romantisme, qui laisse libre cours, dans ces chants « d’après des textes de cartes postales de Peter Altenberg », à son sens de la prosodie : « Ame, comme tu es plus belle, plus profonde, après les tempêtes de neige… » Compositeur, Oliver Knussen mettait en musique, dans sa Symphonie nº2, des vers de Sylvia Plath et de Georg Trakl. Exclusivement instrumentale, sa brève Symphonie nº3, créée lors des Prom’s 1979 à Londres, exalte, au sein d’une architecture solide parcourue de nombreux contrastes, des climats volontiers tragiques, qui ne se résolvent que dans le silence. Point d’orgue et conclusion de ce voyage : les Correspondances d’Henri Dutilleux, partition de 2003 composée pour l’Orchestre Philharmonique de Berlin. Derrière cet intitulé baudelairien et programmatique, le maître français a regroupé des lettres (de Vincent van Gogh à son frère Théo et de Soljenytsine aux époux Rostropovitch) et des poèmes (de Rilke et de Prithwindra Mukherjee) qui sont autant d’interrogations sur l’art, mais aussi sur les relations qui unissent Terre et Cosmos, innocence et transcendance. L’art de Dutilleux est un art de la suggestion autant que de la perfection, de coloriste autant que de mélodiste. Ses textures sonores diaphanes et complexes, sa densité harmonique font de ces Correspondances une stupéfiante dramaturgie de l’indicible.